LA FIN D'UNE VAILLANTE FEMME
Marie De Rainville
Elle a oeuvré seule pendant 28 ans auprès de
cette belle famille, elle a dû gérer les biens et la prospérité de cette
génération avec habileté, mais aussi avec fermeté et intelligence. Mais, tous
ces travaux et ces tracas auront bientôt raison de sa santé. Le 29 avril 1710
, elle se rend chez le notaire Dupras afin de confier au laboureur Charles
Paradis, sa terre du village Saint Michel de Beauport. Le bail est valable
pour cinq années et cinq dépouilles à compter de mai suivant. Le tébellion
fait le décompte des biens de cette ferme en ces termes: une grange, des
terres labourables, prés, pâturage, bois de hautes futayes, circonstances et
dépendances. M. Paradis accepte de fournir en retour 26 minots de blé froment,
deux minots de pois et dix d'avoine, le 15 mars de chaque année. Il s'engage
de plus, à entretenir les clôtures et bûcher du bois.
Cette brave citoyenne, Marie de Rainville,
s'éteint et ses funérailles eurent lieu dès le lendemain à Beauport. Son
corps se retrouve près de celui de son époux au cimetière paroissial . Ont
été témoins de sa sépulture, Jean Parent, Paul Bélanger et plusieurs autres.
Elle était âgée de 66 ans, selon l'acte de sépulture signé par le curé
Etienne Boullard.
Le partages des biens se fera trois ans
plus tard, dans la plus grande harmonie. Le notaire Duprac réunit toute la
famille le 24 octobre 1714, et annonce que chaque partie désire jouir par
indivis de ce qui leur revient d'une terre de deux arpents sise à
Saint-Michel de Beauport située entre Nicolas Bélanger et Jean Paradis.
Chaque héritier recevant ainsi une lisière de deux perches de front. Le jeune
Nicolas, sans doute fils de Nicolas et Marie Magnan, tire au hasard la
situation de la part de chacun.
Tous reconnaissent le mérite de cette
grande dame qu'a été Marie de Rainville partie dans la gloire et la plus
grande honnêteté.