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Murder of Charles Belanger & Angelique Monarque
FIRST MURDER AT L'ILE
JESUS
An English summary of the story
below.
Charles Belanger, at 39 years of age, was a farmer at Saint Elzear, Isle Jesus. He had taken in a French soldier by the name of Francois St Paul as a domestic servant. Francois decided to rob his master of all his savings while Charles, his wife Angelique (39 yrs) and his niece Charlotte (11 yrs) were away from the house visiting a neighbor. Francois started by killing the young Charles (age 15) by slitting his throat and dismembering him. When the wife and niece returned, Francois killed them too by knocking them out and finished by stabbing them in the heart with a large kitchen knife. When the elder Charles returned, Francois hit him in the head with an axe, which sent him backwards into the entry way but did not kill him instantly. They fell to the ground and wrestled but Francois got the best of Charles and killed him with a long knife. To cover his crime, Francois then set fire to the house. But, as it was, the attic was full of grain and, when the ceiling gave way, the grain fell down and extinguished the flames covering the bodies before they were burned. At the sight of the flames, the neighbors came just in time to get the name of the assassin from the dying. Francois was found, judged and executed. The victims were buried on 9 March 1761 at St Vincent de Paul. After the execution, the body of Francois was tied up like a ham, locked in a cage of metal and hung by a tree branch where his body stayed in public view for a year until his bones fell off one by one as was the custom in England.
PREMIERS MEURTRES SUR L’ÎLE JÉSUS
Par : Claude Lavoie S.H.G.I.J.
Selon l’Ancien Testament, Caïn tua par jalousie son frère Abel et devenait le premier meurtrier de l’Histoire de la planète Terre. Mais sur l’île Jésus, qui fut le premier à commettre l’homicide ? Comme la présence humaine sur notre île remonte à 4000 ans[1], il demeure possible qu’un humain occis quelqu’un malicieusement sans qu’on le sache aujourd’hui. Je ne parle pas des victimes de la guerre entre les Indiens et les Blancs, guerre qui fit plusieurs victimes sur l’île Jésus. Les journalistes n’existaient pas encore pour nous rapporter les faits et encore aujourd’hui, pour qu’un meurtre soit considéré, il faut qu’il soit enregistré comme tel. Sinon, il demeure une disparition inexpliquée. Quel fut donc le premier meurtre enregistré sur l’île Jésus ?
C’est à la Société d’Histoire et de Généalogie de l’Île Jésus, 4290 Samson, dans le quartier Chomedey à Laval, Québec, que j’ai eu cette information. En lisant le livre Aperçus Historiques sur l’Île Jésus écrit par l’Abbé J.-Urgel Demers en 1956 j’ai trouvé à aux pages 207 à 209, la réponse. Voici ce texte de l’Abbé Urgel Demers :
« Cependant, si aucun crime n’est signalé dans la seigneurie sous la domination française, nous savons qu’il y en a eu un, et fort retentissant, dès le commencement du régime anglais. Le coupable, avouons-le tout de suite, était un étranger, un ancien soldat de l’armée française, connu sous le nom de François Paul ou Saint-Paul. Son acte abominable fut jugé par la Cour criminelle de Montréal. L’histoire de ce crime atroce, qui avait profondément ému toute la population de l’île, a été transmise de génération en génération par la tradition orale; et il a été confirmé par un document trouvé dans les archives du Séminaire de Québec, qu’on attribue au curé de la paroisse de Saint-Vincent-de-Paul. Il nous est encore rapporté par l’abbé Élie-J. Auclair dans un travail qu’il a donné à la Société Royale du Canada, dont il était membre. En voici la substance :
C’était au lendemain de la conquête du pays par les Anglais, alors que toute la colonie était accablée par la perspective de la ruine nationale. En ces heures de panique générale, bien des gens se laissent aller au désespoir ou à des actes inspirés par la passion. Dans la nuit du 7 au 8 mars 1761, dans le rang Saint-Elzéar, un quadruple crime fut commis, dont le triste héros fut vite appréhendé, jugé, condamné et exécuté.
François Paul ou Saint-Paul, était hébergé à titre de serviteur chez un honnête cultivateur du nom de Charles Bellanger; il avait eu l’occasion d’apprendre où celui-ci cachait ses épargnes et, pour satisfaire sa passion, il ne résista pas à commettre quatre meurtres.
Pour exécuter son forfait, il profita de l’absence de son maître qui était allé veiller chez le voisin, avec son épouse Angelique Monarque (39 ans), et une nièce, Charlotte (11 ans), tandis que le fils Charles (15 ans) vaquait à de petits travaux autour de la maison. Il commença par assaillir et tuer le jeune homme qu’il égorgea et démembra. Lorsque la mère et la fillette arrivèrent au cours de la soirée, il les assomma et les terrassa quoiqu’il eût fort à lutter, et il finit par les atteindre au cœur avec un long coutelas. L’orgie sauvage était à peine terminée que Charles Bellanger lui-même arriva, mais sans défiance, et il reçut en entrant un terrible coup de hache à la tête qui le fit reculer sans l’assommer; alors rageusement la lutte à finir s’engagea et ils roulèrent tous deux sur le parquet, où l’assassin eut le dessus avec son long coutelas.
Le vol commis, il pensa cacher les traces de ses crimes en mettant le feu à la maison et laisser croire que la mort de la famille était due à l’incendie, mais la Providence permit que l’assassinat fût dévoilé et que le coupable paya sa dette dès ici- bas.
En effet, le grenier, à l’étage supérieur de la cuisine, contenait abondamment de grain, et le feu ayant fait enfoncer le plafond avant que les corps ne fussent brûlés, le blé tomba, recouvrant les victimes et préservant ainsi Charles Bellanger, qui put avant d’expirer dénoncer le meurtrier à ceux qui étaient venus au sinistre incendie.
L’accusé Paul St-Jean alias St-Paul, de son vrai nom Jean Marzier dit Valette était originaire de la paroisse St-Paul de Tartas, diocèse de Vivier en Lanquedoc. A dix-huit ans, il s’était engagé dans le régiment de LaSarre, compagnie du Capitaine de Beauclair. Il s’était embarqué à Brest, le 29 mars 1756 pour venir au Canada. [2]
Paul, lui, s’était déjà enfui dans la forêt où il trouva à s’engager comme bûcheron; à la nouvelle de l’horrible forfait ébruité, il fut vite soupçonné puis, convaincu de vol et dénoncé, il avoua tout.
Le président du tribunal, le Major John Beckwith dit à l’accusé de se lever pour le prononcé de la sentence : ‘’La Cour est d’opinion que vous, St-Jean alias St-Paul, autrefois soldat dans le régiment français de LaSarre, vous êtes coupable des crimes portés contre vous. C’est pourquoi, la Cour vous condamne à être pendu par le cou, près de la cité de Montréal, jusqu’à la mort s’ensuive. Après quoi votre corps sera porté près de la place où ces crimes horribles ont été commis, et là, il sera pendu en cage sur un gibet de la même manière que cela est pratiqué en Angleterre, jusqu’à ce que ses os tombent les uns après les autres, comme marque de terreur, à tous ceux qui seraient pris du même mauvais esprit’’
L’accusé fut confiné à une cellule. C’est là qu’un maître forgeron vint rencontrer le condamné pour prendre les mesures de ce dernier, afin de lui fabriquer une cage.
La sentence fut exécutée selon la forme et teneur, mercredi le 18 mars 1761 [3] L’aumônier de la prison accompagnait le condamné à mort.
Peu de temps après sa mort, son corps fut transporté en mis en cage. On l’exposa dans un endroit visible de tous ceux qui passeraient par le chemin du Roi à l’Île Jésus, aujourd’hui Laval, le plus près possible du lieu de ses crimes.
Note :
Charles Bélanger a été baptisé de 11 février 1722 à l’Ange-Gardien près de Québec. Il était le fils de Charles et de Madeleine Jobidon dont le mariage avait été célébré, le 23 septembre 1715 à Château-Richer dans la même région.
Il s’est marié le 21 novembre 1746 avec Angélique Monarque fille de Charles et Marie Dazé dans la paroisse de St-François-de-Salle Île Jésus (Laval aujourd’hui)